(Publication types: RJ=Revue/Journal, CH=Book Chapter, BK=Book, IC=International Conference, NC=National Conference)
Période avant 1980-1995
Cette période couvre ma thèse, ma participation à l’élaboration de la méthode Merise, mes quatre années passées à l’Université Laval, ma carrière en Maître de Conférences et s’achève lorsque je rejoins le laboratoire DIAM, je soutiens mon HDR et deviens Professeur des Universités. Mes travaux de recherche concernent alors deux axes : l’Ingénierie de Systèmes d’Information et l’Ingénierie des Systèmes Interactifs d’Aide à la Décision (SIAD) orientés connaissance.
Ingénierie des systèmes d’information. Ma thèse [THE 81], « Autonomie et intelligence organisationnelle : éléments théoriques et applications à la conception des systèmes d’information intelligents », propose un cadre conceptuel et de modélisation pour la conception des SI. Certains de ces éléments se retrouveront dans les fondements de la méthode Merise. Parallèlement je participe au sein de l’équipe animée par H. Tardieu (contrat INRIA), au développement de cette méthode, en contribuant plus particulièrement à la modélisation de la dynamique du SI, dynamique pour laquelle nous avons notamment proposé un cadre de modélisation à plusieurs niveaux d’abstraction ainsi qu’un formalisme, inspiré des réseaux de Pétri, permettant l’élaboration de modèles de traitements à ces différents niveaux [RJ 81]. A l’Université Laval je m’intéresse à la complexification croissante des SI de l’entreprise, et à l’incorporation dans ces systèmes de plus de connaissances [OS 86].
De retour en France en 1987, avec Dominique Nanci, nous proposons dans Merise des extensions rendues nécessaires du fait d’une part de la complexification des SI à concevoir, et d’autre part de l’évolution des fonctionnalités des outils permettant de les supporter (SGBD, L4G, client-serveur,…). Ces extensions sont diffusées dans un premier ouvrage publié chez Sybex en 1992 (3 éditions) [BK 92], et dans un second publié chez Vuibert en 2001 (révisions très conséquentes et nouveaux collaborateurs) [BK 01]. Elles consistent notamment en un aménagement du cadre de modélisation de Merise et des formalismes associés, notamment du formalisme Entité-Relation (types/sous-types, contraintes d’intégrité sémantiques intra et inter relations,…). Ensuite je contribue à une évolution plus profonde de Merise vers l’objet, en proposant un cadre méthodologique, Merise+, s’articulant autour de 3 modèles (classes, modules et dynamique) permettant d’aborder la conception du SI informatisé (niveaux logique et physique) avec un couplage opérationnel de Merise avec la méthode objet OMT [RJ 97.1][RJ 95][RJ 94.6]. Enfin, je participe aussi au début des années 90 à des travaux de recherche avec la société Transpac sur la mise en oeuvre de l’échange des données informatisés (E.D.I.), en proposant des éléments méthodologiques inspirés de la méthode Merise (Méthode REDI) [NC 91.3], et je participe en tant qu’expert à des réflexions interministérielles sur la conception de SI.
Ingénierie des SIAD orientés connaissance. Mes travaux sur cet axe commencent lors de mon séjour à l’Université Laval. Ils concernent la représentation et le traitement de connaissances pour l’aide à la décision, et la maîtrise d’outils de l’IA, notamment le moteur d’inférences « Snark » au travers d’une collaboration avec Jean Louis Laurière, notamment sa réécriture en Pascal UCSD. J’utilise ce moteur pour élaborer un prototype de système expert dans le domaine de l’estimation de risques en assurance vie, en collaboration avec une compagnie d’assurance canadienne [RJ 86]. Durant cette période je développe aussi une réflexion conceptuelle et épistémologique spécifique s’inspirant des travaux de J. Piaget afin de proposer un nouveau modèle de la décision plus cognitif [CH 87]. Ce modèle aborde les processus décisionnels en tant que processus cognitifs d’acquisition et d’organisation de connaissances, processus soit de nature associative (perceptif, intuitif), soit symbolique (logique, raisonnement) [NC 87.1]. Dans le cadre de ce modèle, je me suis intéressé à la simulation informatique de ces processus cognitifs par la coopération de deux grandes approches de simulations cognitives sur ordinateur : l’IA symbolique et le connexionnisme. Je tente ainsi de faire coopérer ces deux approches en développant un système hybride, nommé Cogita, faisant coopérer (hybridation coopérative) un réseau neuro-mimétique multicouches à apprentissage par rétro-propagation du gradient, et un moteur d’inférences symbolique (Snark) [RJ 94.1][IC 90.2]. La mise en oeuvre de ces modèles connexionnistes, et la réalisation de cette hybridation coopérative, me posent alors (début 90) d’importants problèmes de nature technique, mais aussi méthodologique et conceptuelle. Ces problèmes me conduisent à considérer, en 1988, cette hybridation coopérative comme trop ambitieuse à concevoir et à réaliser. Je décide alors de m’intéresser à une simulation cognitive essentiellement symbolique, en essayant de tirer parti de nouvelles approches qui commençaient à se développer dans la communauté scientifique : l’IA Distribuée (IAD) et les systèmes multi-agents (SMA). Ainsi, à partir de 1990, j’oriente mes travaux vers une ingénierie des SIAD orientée multi-agents, en m’intéressant notamment à l’aide à la décision de groupe et la négociation. Ainsi j’ai développé des méthodes, modèles et prototypes multi-agents pour l’aide au bilan professionnel, et pour l’aide à la négociation multicritère de groupe. [RJ 94.2][IC 93.5][IC 95.1].